Faire du neuf
L'opposition au CPE pose la question du choix d'un modèle de société ou plutôt de la tentative d'en changer.
Le modèle de société choisi par la France depuis 1945 est basé sur une intervention maximale de l'État et sur le principe qu'il faut faire payer les riches - quand on ne parle pas carrément de leur faire rendre gorge.
Pas de problème sur le principe (corriger les inégalites de la naissance par une redistribution des richesses), mais une sérieuse réserve sur l'ampleur et l'accroissement permanent des prélevements, pour réduire des déficits publics qui ne cessent de se creuser ; on ne parle même plus de les combler, on veut juste qu'ils augmentent moins vite... jusqu'à quand ? L'État-Providence est exsangue.
Si l'utilisation de ces prélèvements était judicieuse et efficace, il n'y aurait rien à redire. Mais, paradoxalement, ce "modèle-social-que-le-monde-entier-nous-envie", malgré les sommes folles englouties, ne fait qu'accroître les inégalites et la misère, et suscite à juste titre l'amertume et la révolte. Quel gâchis !
Tout le monde voit bien aujourd'hui que l'État n'est pas la solution aux problèmes des gens ; l'individu a des ressources, laissons-le les exprimer pour le bien de tous - sans le brimer, le taxer, le persécuter, au nom d'idées qui ont fait la preuve de leur nocivité partout où elles ont été appliquées.
Le libéralisme tant décrié n'a d'autres buts que la justice sociale, l'égalite des chances et le bien-être de l'humanité - par d'autres moyens. L'État n'a pas le monopole de l'intérêt général.