Que le meilleur gagne !
Certes les échanges volent bas et le débat ne risque pas de s'élever à l'approche de la date fatidique. Mais quoi ? C'est quand même une bonne chose que le peuple choisisse le chef de l'État, car c'est bien lui qui subit au quotidien les conséquences des politiques qui sont menées en son nom.
L'autre mode de désignation - la cooptation, le choix des pairs - conduit inévitablement à toutes sortes d'abus et de dérives bien connus : népotisme, copinage, grenouillages, magouilles, coups tordus, intrigues et combines. Celui qui émerge alors n'est pas forcément le plus compétent ni le plus populaire, mais souvent le plus habile dans ces luttes florentines : certains individus sont redoutablement efficaces pour se pousser dans les appareils, mais bien incapables de s'investir dans un projet d'intérêt général.
Parfois encore le pouvoir échoit à un personnage insipide et bien incapable de l'exercer - et d'ailleurs promu pour cette seule raison par d'obscurs bureaucrates. C'est ainsi que le mouvement communiste a été conduit à sa perte par des nullités qui ne seraient jamais sorties de l'anonymat s'ils avaient dû affronter le verdict des urnes. Ils n'étaient d'ailleurs pas partisans des élections libres : ils savaient bien au fond d'eux-mêmes qu'ils étaient médiocres et impopulaires.
En définitive, la sagesse populaire et l'intuition des gens - même si elles ne sont pas infaillibles - me semble dignes de confiance : vox populi, vox dei.