Inutiles au monde

Le public visé par le CPE, ce sont les jeunes qui n'ont pas eu la chance de recevoir la moindre éducation ni la moindre formation - en clair les ânes qui incendiaient les écoles en novembre et que personne ne veut employer bien entendu. Pour beaucoup, ce contrat est la dernière chance avant la prison.

De grâce, ne les privons pas de cette unique possibilité d'insertion au nom d'idées mortes !

"Le mouvement anti-CPE est la réplique, dans les classes moyennes, de celui des banlieues"
LE MONDE | 18.03.06

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Comments

[David]

Nous attribuons tous nos problèmes, non plus aux patrons ou aux rapports de classe, mais à la mondialisation. C'est symptomatique d'une mentalité réactive / réactionnaire de type "bouc émissaire". Nous ne voulons pas nous adapter au monde extérieur comme l'enfant gâté qui ne mûrit pas : étant petit, il pliait le monde extérieur à ses désirs par l'intermédiaire de ses parents : je veux quelque chose, je pleure et mes parents me le donnent. Devenant adulte, il apprend à modérer ses désirs et à se plier à l'ordre du monde... sauf à devenir un inadapé, qui refuse de changer ses désirs et vit dans la frustration permanente. En ce sens, nous développons une mentalité d'inadaptés : nous ne voulons pas nous adapter à la mondialisation, donc nous caressons des utopies : il serait possible d'échapper à la compétition internationale... Plutôt changer l'ordre du monde que mes désirs !

On préfère réagir (on pleure, on se plaint) plutôt qu'agir (s'adapter). Je ne dis pas : "tant pis pour les salariés des usines qui ferment et délocalisent en Roumanie, tant pis pour eux". Je dis : "on savait que ces délocalisations auraient lieu depuis au moins dix ans !". Les Américains ou autres ont déjà délocalisé dans ces pays depuis dix ans !

Au lieu de maintenir à bout de bras des secteurs condamnés, si on avait utilisé nos moyens à reconvertir les ouvriers de ses usines, aujourd'hui ils bosseraient tous dans des secteurs non sujets à la délocalisation et ne se retrouveraient pas sur le carreau du jour au lendemain.

La faute incombe donc non pas à la mondialisation, mais d'abord à certains syndicats (pas tous !) et à tout le milieu gauchiste universitaire qui maintient cette idéologie réactive (Monde diplomatique etc.) et ces illusions délétères.

[Sophie]

Le CPE, c'est une chance. Si on n'a rien à se reprocher, il n'y a aucune raison pour qu'on nous renvoie sans motif. Et on est quand même protégé par le Code du travail.