Lendemains de fête
On ne saurait reprocher à la jeunesse son angoisse devant le monde d'aujourd'hui ni l'immaturité de sa révolte, mais on est en droit d'attendre des adultes qu'ils ne les encouragent pas dans cette impasse. Les entretenir dans l'illusion et la rancoeur, jouer sur le jeunisme et la victimisation, ce n'est pas un service à leur rendre !
Or, depuis plus de vingt ans, on ne cesse de flatter les jeunes en les déclarant « autonomes », « citoyens » et « responsables », en même temps, on fait peser sur eux un modèle de la performance extrêmement stressant, le tout sur fond de chômage de masse et de vide des idéaux.
C'est dur d'être jeune dans un tel monde, mais ça l'est encore plus quand les adultes ne vous préparent pas à y entrer et ne vous offrent comme modèles que celui de la survie individualiste ou celui du rebelle perpétuellement en révolte.
Ce mouvement passéiste est symptomatique du mal-être de la société française. Il n'est pas porteur de renouveau et d'alternative. Il n'y a rien à attendre de bon de ces trublions nostalgiques et manipulés.