Tout miser sur les petits enfants
Au lieu de dépenser des sommes folles et en pure perte pour combattre les effets des maux sociaux, on ferait mieux de prendre le mal à la racine : c'est l'évidence même. Pourquoi s'obstiner à faire le contraire alors ?
Au commencement est l'éducation des tout-petits, tellement négligée dans nos sociétés. C'est là qu'il faut investir en priorité - au plan personnel comme au plan collectif. Nous savons que les mécanismes se mettent en place dans les premières années de l'enfance et que les évolutions futures dépendent largement des expériences faites au cours des premières années de la vie, et de la transmission du capital cognitif et culturel.
La construction de nouvelles prisons, la lutte contre la délinquance et l'exclusion sociale, les plans d'urgence pour l'emploi ou l'éducation sont autant de lignes Maginot qui ne font qu'alimenter la démagogie anti-fiscaliste et anti-étatiste - à juste titre, hélas ! On agit trop souvent dans la précipitation et quand il est trop tard. On s'en prend aux effets, jamais aux causes. On achète la paix sociale au prix fort, quand il faudrait investir dans l'avenir et préparer au mieux les générations montantes à la nouvelle économie compétitive du savoir.