La politique des bons sentiments

la France fait mal à force de vouloir bien faire. L'échec est celui de la politique des bons sentiments. Les effets pervers des politiques sociales ou éducatives, conduites pourtant avec la meilleure volonté, submergent leurs effets positifs.

Le mécanisme est schématiquement celui-ci : en protégeant telle catégorie, le système expose les autres. Puis en protégeant alors telle autre, il expose encore plus fortement celles laissées en dehors, et ainsi de suite, jusqu'à un réduit de laissés-pour-compte qui sont exclus de tout. La France sociale qui se veut égalitaire est devenue ainsi une machine à exclusion. Voilà pourquoi les jeunes sont mal traités, plus particulièrement les jeunes sans qualification et plus encore ceux des banlieues.

Les bons sentiments font de mauvaises politiques s'ils ne sont pas armés de profondes réformes d'adaptation menées jusqu'au bout.

Les jeunes victimes du modèle français
LE MONDE | 13.01.07

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Comments

[David]

Le monde est de plus en plus complexe et de plus en plus difficile à comprendre. Bien et mal se mêlent, richesse et pauvreté, croissance et excès, excellence et inégalités, aucune politique qui n'aie ses contre-effets, aucune croissance qui n'aie ses contre-pentes.

[Florian]

C'est l'une des vérités les plus profondes en politique : la route de l'enfer est pavée de bonnes intentions. La gestion angélique de l'immigration a fait exploser le racisme, la lutte pour améliorer les conditions de travail et empêcher les licenciements crée du chômage, le combat contre les délocalisations les précipite, les droits exorbitants accordés aux locataires génèrent la pénurie de logements etc. Quant aux totalitarismes qui ont ensanglanté le monde, ils sont nés d'une légitime révolte. C'est toujours pour la bonne cause que l'on prend les décisions calamiteuses.