La démocratie est-elle efficace ? (1)
Face aux problèmes cruciaux du temps présent qui appellent des décisions promptes et difficiles, osons la question qui fâche et prenons le temps de la réflexion.
Je crois que le problème posé se ramène à un problème de philosophie de l’action. Je parle de toute action (action individuelle ou collective, simple ou complexe).
Toute action se décompose en une phase de délibération (le pour et le contre, tous les paramètres à prendre en compte, le bien-fondé de l’action) puis de décision, enfin d’action proprement dite.
Leibniz décrit toute action comme un jeu de forces dans la tête qui aboutit à la victoire de l’une des forces. Exemple simpliste (mais c'est par le simple qu'on appréhende le complexe) : quand je réfléchis pour quitter le canapé et aller acheter du pain, il y a deux forces dans ma tête, deux tendances différentes qui s'opposent : une force qui me pousse à sortir, une force qui me pousse à rester vautré devant la télé.
Chaque force se compose d’un groupe d’idées ou d’émotions antagonistes :
- Je me sens très bien chez moi, il fait froid dehors, il y a toujours la queue dans la boutique, la boulangère va encore me tenir la jambe pour parler de la pluie et du beau temps, je peux bien attendre encore une heure que ma femme rentre pour me faire à manger etc.
- J'ai vraiment faim, il ne fait pas si froid dehors et puis le froid c'est vivifiant, en chemin je pourrai m’arrêter discuter un moment dans la boutique d'un copain etc.
Ces deux forces s'opposent et c’est la force qui l’emporte qui détermine la décision (j'ai vraiment trop faim, j’y vais !) puis provoque l'action (je me lève et je pars à la boulangerie).