La démocratie est-elle efficace ? (2)

Toute action, individuelle ou collective, simple ou complexe, est prise entre deux extrêmes.

1. L’excès de délibération, la «velléité» au sens pathologique : on réfléchit tellement qu'on n'agit jamais ; les forces s'affrontent dans ma tête et aucune ne l’emporte, je vais et viens sans arrêt d'une idée à l'autre sans jamais qu'une des deux s'impose. Hamlet est d'abord une tragédie de l'indécision. Son oncle a tué son père pour épouser sa mère et il passe des jours à réfléchir pour savoir ce qu'il doit faire, venger son père ou non. Il a une décision claire à prendre (tuer ou ne pas tuer) et il se perd dans des déclamations métaphysiques : «être ou ne pas être» - un très beau monologue certes, mais quand on doit se décider à commettre un meurtre, il est plus sage de réfléchir à un plan pour une embuscade et de se renseigner sur les tarifs d’un tueur à gages ! Premier écueil, donc, trop réfléchir avant d’agir.
2. Le manque de délibération. Je décide sur un coup de tête, ou sans avoir beaucoup réfléchi, sans avoir pesé le contre, simplement en pensant au pour. C'est le cas des gens impulsifs (on me bouscule, je frappe) ou immatures (j’ai envie d’un enfant et je ne pense pas aux contraintes et aux obligations que cela implique).

En démocratie, on est toujours tendanciellement dans le premier excès, en dictature dans le second.

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Comments

[Florian]

Ce schéma mécaniste qui s'inspire de la physique de l'époque leibnizienne n'est-il pas rendu obsolète par les avancées des neurorsciences ?