La démocratie est-elle efficace ? (3)

On comprend mieux à présent les difficultés des démocraties parlementaires à agir. En démocratie, on délibère avant d’agir et les débats sont souvent publics. Mais s’il y a trop de forces à l’œuvre dans la délibération, on ne décide jamais rien. Si on doit décider de l’avenir des retraites en France, il faut prendre en compte les intérêts contradictoires de toutes les corporations. Donc on tergiverse et on ne change rien.

Autres exemples :

• Munich 1938. Les munichois et les anti-munichois n’arrivent pas à parvenir à un accord et les démocraties capitulent devant Hitler.
• Yougoslavie 1995. Certains pays était pour l'intervention mais l'Angleterre et la Russie étaient contre, et on a laissé une sanglante guerre civile s'étendre au cœur de l'Europe.

Tout le pathétique de la crise yougoslave vient de ce qu'on a fait le premier pas (envoyer des soldats sur le terrain) mais qu'ensuite on s'est enlisé dans la délibération sans qu'aucune force ne se dégage pour imposer une décision énergique. Un général français à qui des journalistes reprochaient sa passivité a répondu indigné : «je prendrai des décisions claires quand j'aurai des directives claires» .

La Yougoslavie a été une tragédie de l'indécision. Il eût été moins traumatisant de ne pas intervenir du tout car une mauvaise action est moins dommageable qu'une indécision chronique. On n'a pas pu empêcher les massacres de civils et en plus on s'est couvert d'opprobe en laissant les casques bleus sur place l'arme au pied.

---

Comments

[Alexandre]

Un général est-il dans l'incapacité de prendre la moindre initiative ?